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Le gouvernement fédéral doit combler le déficit d'aide financière au Canada avant qu'il ne soit trop tard

La crise de l'accessibilité financière au Canada écrase financièrement les Canadiens à revenus faibles et modérés, qui dépensent de plus en plus leur épargne et contractent des dettes qu'ils ne peuvent pas se permettre, simplement pour joindre les deux bouts.

C'est pourquoi Prosper Canada demande au gouvernement fédéral d'investir 85 millions de dollars sur cinq ans pour offrir des services gratuits d'aide financière communautaire à 1,5 million de Canadiens en difficulté

Selon Angus Reid, 1 Canadien sur 3 se dit en "mauvaise" ou "terrible" situation financière, mais cette proportion passe à 1 sur 2 pour les 40 % de Canadiens à revenus faibles ou modestes, dont respectivement 80 et 94 % déclarent avoir du mal à nourrir leur foyer.

Alors que l'insécurité en matière delogement et d'alimentation atteint des sommets inégalés, les ménages au bas de l'échelle des revenus continuent d'être les plus durement touchés, mais sont les moins susceptibles d'avoir accès à l'aide financière dont ils ont urgemment besoin pour échapper à l'aggravation de leurs difficultés.

Nos recherches, menées auprès d'entreprises du secteur financier, montrent que celles-ci n'ont guère d'intérêt à servir ce segment de la population. En outre, elles ne sont généralement pas en mesure de répondre à certains des besoins d'aide financière prioritaires des ménages à revenus faibles et modérés, tels que l'aide à la déclaration d'impôts et aux prestations, la gestion de la dette ou le rétablissement du crédit.

Par conséquent, les personnes à revenus faibles et modestes sont moins susceptibles que les Canadiens en général de pouvoir accéder à l'aide financière dont elles ont besoin, même si l'accès à cette aide est associé à des revenus plus élevés et à une résilience financièrenettement plus importante.

En fait, d'après nos projets, les Canadiens à revenu faible ou modeste qui bénéficient toute l'année de l'aide de nos partenaires communautaires pour remplir leur déclaration de revenus voient leur revenu annuel augmenter en moyenne de 3 500 dollars. Ce revenu indispensable signifie souvent que les ménages en difficulté n'ont plus à choisir entre acheter de la nourriture et payer le loyer. Les personnes qui reçoivent de l'aide pour déclarer leurs arriérés d'impôts en profitent encore davantage, recevant souvent des montants cumulés plus importants qu'elles peuvent utiliser pour trouver un logement plus sûr et de meilleure qualité ou des voies vers une plus grande sécurité grâce à la formation, à l'éducation ou à la création d'une petite entreprise.

La bonne nouvelle, c'est que le Canada dispose déjà d'un réseau de fournisseurs d'aide financière experts et communautaires qui ont aidé plus d'un million de Canadiens à revenu faible ou modeste à renforcer leur stabilité et leur santé financières et les ont mis en contact avec plus de 1,26 milliard de dollars de nouveaux revenus.

La mauvaise nouvelle, c'est que ces services ne sont que faiblement financés, qu'ils ne sont pas disponibles dans de nombreuses régions du pays, qu'ils ne s'adressent principalement qu'aux citadins et qu'ils ne sont pas en mesure de répondre à la demande croissante, certaines organisations refusant jusqu'à 200 personnes par semaine.

Les entreprises du secteur financier et les fondations ont investi dans des solutions communautaires, la recherche, l'innovation et le renforcement des capacités pour aider à combler cette lacune, mais elles ne peuvent pas prendre en charge le financement des services de base à l'échelle dont nous avons besoin pour nous attaquer à ce problème. C'est le rôle des pouvoirs publics.

La stratégie nationale d'éducation financièredu Canada a identifié comme objectif prioritaire "l'élargissement de l'accès à une aide financière fiable et abordable, en particulier pour les populations vulnérables". Toutefois, à ce jour, le gouvernement fédéral n'a pas investi d'argent ni de moyens pour relever ce défi.

Il faut que cela change maintenant.

L'investissement fédéral proposé par Prosper Canada permettrait d'établir des centres régionaux d'aide financièreà but non lucratif offrant une aide financière gratuite dans tout le Canada, de soutenir une ligne téléphonique nationale gratuite de conseil financier pour les résidents des communautés rurales et éloignées, et d'aider à étendre et promouvoir un centre d'auto-assistance financièreen ligne bilingue avec des informations, des outils et des ressources sur mesure pour les ménages à revenu faible ou modeste.

Grâce à ces services, les Canadiens en difficulté pourront accéder à 2 milliards de dollars supplémentaires de revenus auxquels ils ont droit mais qu'ils ne perçoivent pas, et obtenir l'aide dont ils ont besoin pour se stabiliser financièrement et rétablir leur santé financière - en remboursant leurs dettes, en rétablissant leur cote de crédit, en réglant leurs problèmes de prestations et en se constituant une épargne d'urgence.

La stabilité et la sécurité financières sont les fondements des espoirs, des rêves et des projets de chaque Canadien, et le socle sur lequel reposent le bien-être de nos familles et l'avenir de nos enfants.

Il va sans dire que ces fondations méritent d'être sauvegardées et que tous les secteurs de la société devraient y contribuer. Il est temps que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités, sinon nous en paierons tous le prix.