Passer au contenu principal

Faits saillants du budget fédéral 2025

Résumé des principales mesures ayant une incidence sur l’inclusion financière, la protection et la santé des personnes ayant de faibles revenus ou des revenus modestes.

Le premier budget fédéral du premier ministre Carney, intitulé Budget 2025 : Un Canada fort, a été déposé le 4 novembre 2025 dans un contexte économique mondial difficile et face à la pression croissante exercée par les droits de douane américains. Le gouvernement présente ce budget comme des investissements générationnels à long terme visant à renforcer l’économie canadienne, tout en réduisant certaines parties de la fonction publique et en consolidant les dépenses.

Malgré les premiers signes d’austérité, le budget prévoit 90 milliards de dollars de nouvelles dépenses et 50 milliards de dollars de réductions dans les programmes et les effectifs, ce qui se traduit par un déficit de 78,3 milliards de dollars que le ministre des Finances Champagne juge nécessaire pour protéger les programmes sociaux essentiels et stimuler les investissements du secteur privé.

Le budget s’articule autour de trois thèmes — bâtir, renforcer et protéger — mettant l’accent sur la résilience, la productivité et la sécurité nationales. Il introduit également un nouveau cadre de budgétisation des investissements en capital qui sépare les coûts d’exploitation quotidiens des dépenses d’infrastructure et d’investissement à plus long terme, un changement destiné à faire ressortir les investissements qui stimulent la croissance future.

Vous pouvez consulter le budget complet ici :
Budget 2025 : Un Canada fort

À propos de ce résumé

Ce résumé souligne les éléments du budget 2025 qui sont les plus pertinents pour le travail de Prospérité Canada et notre réseau national de partenaires en matière d’autonomisation financière (AF). Il est axé sur les mesures qui ont une incidence directe ou indirecte sur le bien-être financier des Canadiens ayant un faible revenu ou un revenu modeste, notamment les changements apportés aux politiques et les investissements liés à la déclaration de revenus, à l’accès aux prestations, aux programmes d’emploi et de formation, aux initiatives en matière d’abordabilité et aux mises à jour des services financiers et des initiatives de protection des consommateurs. 

Aperçu : 

1. Examen exhaustif des dépenses

Le gouvernement entreprend l’un des examens des dépenses les plus approfondis de ces dernières décennies afin de réduire les dépenses et de réaffecter les fonds vers des priorités en matière de productivité et d’intérêt national. Cela reflète un passage d’une expansion générale des programmes à une approche ciblée et axée sur l’efficience, dont l’impact est mesurable.

• 60 milliards de dollars d’économies totales et de nouvelles recettes sur 5 ans, dont 13 milliards de dollars par an d’ici 2028-2029.
• Trois thèmes prioritaires : moderniser le fonctionnement du gouvernement, simplifier la prestation des programmes et réorienter des programmes du gouvernement. 
• Comprend un réaménagement des effectifs et l’attrition, soit une baisse de 40 000 postes visant à ramener à une « taille plus viable » la fonction publique.

 

2. Dépenses de programmes directes et gains d’efficacité des ministères (EDSC)

Le budget 2025 annonce un changement structurel dans la manière dont les ministères mettent en œuvre leurs programmes, en privilégiant l’automatisation numérique, la rationalisation des opérations et la consolidation des efforts redondants afin de réaliser des économies dans le cadre de l’examen exhaustif des dépenses.

• Réduction de la croissance des dépenses de programmes directes à moins d’un pour cent jusqu’en 2029-2030 (contre une moyenne de 8 pour cent au cours de la dernière décennie).
• EDSC prévoit réaliser jusqu’à 15 pour cent d’économies grâce à l’automatisation axée sur l’IA, à la réduction de l’empreinte des bureaux, à la diminution du recours aux consultants et à la consolidation des programmes (par exemple, la fusion de Service jeunesse Canada et du Programme de soutien à l’apprentissage des étudiants).

3. Donner plus de pouvoir aux Canadiens : mesures pour diminuer le coût de la vie

Dans un contexte marqué par des enjeux liés à l’abordabilité, le budget de 2025 comprend des mesures visant à alléger la pression financière qui pèse sur les ménages tout en maintenant les infrastructures sociales qui soutiennent les Canadiens ayant un faible revenu ou un revenu modeste.

• Réduction d’impôt pour la classe moyenne : le premier palier d’imposition passe de 15 pour cent à 14,5 pour cent en 2025 et à 14 pour cent en 2026 (ce qui permettra auxménages à 2 revenus d’économiser jusqu’à 840 dollars par année).
• Crédit d’impôt compensatoire (2025–2030) : crédit d’impôt temporaire et non remboursable accordé aux particuliers dont les crédits non remboursables excèdent la première tranche d’imposition et qui pourraient devoir payer plus d’impôt en raison de la réduction du taux et des crédits.
• Élimination de la tarification du carbone pour les consommateurs, ce qui a permis de réduire les prix de l’essence d’environ 18 cents le litre dans la plupart des provinces et des territoires.
• Rendre permanent le Programme national d’alimentation scolaire afin de pouvoir nourrir jusqu’à 400 000 enfants par année, ce qui devrait permettre à une famille participante de 2 enfants d’économiser 800 dollars en moyenne par année.

 

4. Automatiser le versement des prestations fédérales pour les personnes ayant un faible revenu

Conformément aux engagements déjà pris visant à automatiser les prestations, le budget 2025 introduit des mesures législatives visant à élargir le pouvoir discrétionnaire de l’ARC de produire des déclarations de revenus pour les personnes à faible revenu admissibles qui n’en produisent pas.

• Jusqu’à 5,5 millions de Canadiens à faible revenu pourraient être touchés d’ici 2028.
• Les personnes recevront une déclaration de revenus préremplie et disposeront de 90 jours pour confirmer ou modifier les renseignements qui y figurent. Si la personne ne répond pas dans les 90 jours, l’ARC pourrait produire une déclaration de revenus en son nom, émettre un avis de cotisation et déterminer ses droits à des crédits et à des prestations.

 

5. Le marché du travail dans un contexte d’incertitude sur le plan commercial

Les droits de douane américains et les tensions commerciales mondiales ont perturbé l’embauche dans des secteurs clés de l’économie canadienne, en particulier dans le secteur manufacturier. Le gouvernement intervient pour protéger les travailleurs et promouvoir la reconversion professionnelle alors que la croissance économique ralentit.

• Environ 30 000 emplois ont été perdus dans le secteur manufacturier depuis début 2025 ; le taux de chômage a atteint un sommet d’environ 7,2 pour cent.
• Le taux de chômage chez les jeunes est passé à 14,7 pour cent, le taux le plus élevé depuis 2010, sauf durant la pandémie.
• Le budget prévoit un programme de requalification professionnelle pour 50 000 travailleurs, un régime d’assurance-emploi plus souple et une plateformenumérique pour la formation.

 

6. Emploi et formation pour les jeunes (à partir de 2026-2027)

Considérant le taux de chômage et de sous-emploi persistant chez les jeunes, le budget 2025 élargit les programmes fédéraux d’apprentissage en milieu de travail et d’aide au démarrage de carrière.

• Réalisation de 175 000 placements dans le cadre des programmes Emplois d’été Canada (environ 100 000 emplois)Stratégie emploi et compétences jeunesse (environ 20 000 jeunes par année) et Programme de stages pratiques pour étudiants (environ 55 000 occasions d’apprentissage en milieu de travail).
• Création d’un service jeunesse pour le climat (40 millions de dollars sur 2 ans) qui offrira de la formation professionnelle rémunérée aux jeunes visant l’acquisition de compétences vertes.

7. Protéger les travailleurs et assouplir le régime d’assurance-emploi

En réponse à l’augmentation des licenciements dans les secteurs exposés au commerce international et à la précarité croissante de l’emploi, le budget 2025 renforce les mesures d’aide au revenu et les mesures décisives afin de protéger les travailleurs. Ces mesures visent à aider les employeurs à éviter les licenciements, à stabiliser les revenus des ménages et à protéger les travailleurs contre le vol de salaire et les classifications erronées, qui touchent souvent les travailleurs les moins bien rémunérés et les travailleurs contractuels.

• Assouplissements temporaires au Programme de travail partagé de l’assurance-emploi : 370,5 millions de dollars sur 5 ans pour offrir des prestations d’assurance-emploi partielles pour les heures de travail réduites.
• Mesures temporaires en matière d’assurance-emploi : 3,7 milliards de dollars sur 3 ans pour aider les travailleurs dont les emplois sont touchés par les droits de douane et les perturbations commerciales.
• Renforcement de l’application des lois : hausse des pénalités en cas de vol de salaire et 77 millions de dollars sur 4 ans pour une nouvelle initiative de l’ARC et d’EDSC visant à protéger les travailleurs contre les classifications erronées.

8. Mesures relatives aux personnes handicapées et au personnel soignant

Le gouvernement vise à renforcer la sécurité du revenu des personnes handicapées et des travailleurs de la santé dans le cadre de son programme « Canada plus équitable ».

• Prestation canadienne pour les personnes handicapées : paiement uniquesupplémentaire de 150 dollars pour chaque demande de certificat ou de renouvellement de certificat pour le CIPH (de façon rétroactive) ; réglementation visant à exempter la prestation de l’évaluation de l’état des revenus.
• Crédit d’impôt pour les préposés aux services de soutien à la personne (2026–2030) :crédit d’impôt remboursable équivalent à 5 pour cent des revenus (jusqu’à 1 100 dollars par année).

9. Modernisation des paiements et services bancaires axés sur les consommateurs

Le système financier canadien entre dans une phase de modernisation majeure visant à améliorer la rapidité, la sécurité et la concurrence dans la manière dont les gens transfèrent et gèrent leur argent. Ces réformes rendront les paiements numériques plus rapides et plus accessibles, tout en élargissant l’accès aux services bancaires ouverts afin que les consommateurs puissent partager leurs données financières en toute sécurité et effectuer des transactions sur différentes plateformes.

• Système de paiement en temps réel : Le premier système de paiement en temps réel au Canada sera lancé en 2026. Il permettra aux particuliers et aux entreprises d’envoyer et de recevoir de l’argent instantanément à tout moment, tous les jours de l’année. Il permettra d’accélérer le paiement des factures, les virements de paie et les transactions entre particuliers, réduisant ainsi la dépendance aux chèques et aux systèmes de lots de paiements obsolètes.
• Services bancaires axés sur les consommateurs : La surveillance de ce cadre passe del’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) à la Banque du Canada, ce qui reflète le rôle accru de cette dernière dans la réglementation des systèmes de paiement et le partage des données financières. D’ici 2027, le cadre sera élargi pour inclure la fonctionnalité d’initiation de paiements. Il sera ainsi plus facile et rapide pour les consommateurs de faire directement un paiement de leur compte bancaire à partir d’une autre application — une étape importante vers des services bancaires entièrement ouverts.
• Mise à jour des règles relatives à la retenue des fonds déposés par chèque : La première tranche immédiatement disponible de fonds passera à 150 dollars, avec des périodesde retenue plus courtes, ce qui permettra aux consommateurs d’accéder plus rapidement aux fonds déposés.

 

10. Protections contre la fraude et l’exploitation financière

L’exploitation financière et les escroqueries sont en hausse parallèlement à la numérisation. Le gouvernement fédéral réagit en établissant de nouveaux cadres pour la prévention et la responsabilisation.

• Création d’une Stratégie nationale antifraude.
• Introduction d’un Code de conduite pour la prévention de l’exploitation financière à adopter de façon volontaire (par les banques, sous la supervision de l’ACFC).
• Création de la nouvelle Agence canadienne des crimes financiers pour enquêter sur des cas complexes de blanchiment d’argent, d’activités criminelles organisées et de fraude financière en ligne, et récupérer les produits illicites qui en découlent.

11. Programme en matière de productivité et de concurrence

Le manque chronique de productivité et les coûts élevés pour les consommateurs ont donné lieu à un vaste programme en matière de concurrence visant les télécommunications, les services bancaires et les obstacles réglementaires.

• Nouvelle approche d’« excavation unique » visant à coordonner l’installation des lignes de fibre optique, à simplifier le processus concernant l’emplacement des pylônes d’antennes et à élargir l’accès aux télécommunications.
• Réformes bancaires : interdiction d’imposer des frais de transfert de comptes enregistrés d’ici le printemps 2026 ; amélioration de la transparence des frais bancaires pour les transferts transfrontaliers et les transactions étrangères ; simplification du processus de transfert de comptes chèques.